Magie de Bagan et Birmanie: ses temples, ses montgolfières, son coucher de soleil.
Nul part ailleurs dans le monde vous ne verrez un endroit comme Bagan. Une grande plaine où des champs exaltent de vert, et où par-ci par-là émergent des temples bruns. Ils se cachent et se montrent, ils se voilent et émergent. A vrai dire, il ne s’agit là que de petites maisons d’argile me direz-vous. Et pourtant, rien ne m’avait préparé à ressentir ce que j’allais ressentir dans cette ville aux mille temples de terre cuite.
Sommaire
Le ciel de rosée de Bagan
C‘est l’heure, lève-toi! me souffle Giaccomo.
Il est cinq heures du matin et les bières de la veille pèsent comme une enclume sur ma tête assoupie. D’un geste hésitant, je saisis des vêtements sur la chaise et les enfile, sans trop réfléchir à ce que je vais porter ce matin-là. Dans la cour de l’hôtel, pas une seule lueur, pas un seul bruit, si ce n’est les frémissements de nos tongs sur les pavés.
Je n’ai rien pris d’autre que mon appareil photo, après tout, de quoi d’autre aurais-je besoin à 4h30 du matin? Le groupe s’est formé à l’entrée de l’hôtel. Le guide officiel, dépêché par le gouvernement du Myanmar nous attend. Il ne s’agirait pas de nous rendre dans un endroit non prévu ou bien de parler à des locaux sans sa présence. On sent que la junte contrôle également l’image donnée de son pays par les étrangers une fois de retour chez eux.
Le site du lever du soleil n’est pas si loin que ça de l’hôtel. Nous refusons poliment les tuk-tuk qui nous attendent devant l’entrée de notre hôtel. En vingt minutes, nous arrivons à la grande pyramide du lever du soleil. Non, il ne s’agit pas d’une inspiration maya relative au culte du soleil, juste de la grande pyramide depuis laquelle la vue pour le lever du soleil est la plus belle. Nous sommes les premiers à nous installer sur les flancs du temple avant le lever du soleil.
Au devant, la plaine totalement obscure nous laisse encore du temps pour installer nos appareils avant que le spectacle ne commence. C’est amusant comme l’obscurité joue du spectacle. Ce n’est qu’aux premières lueurs du soleil qu’on ne sait vraiment ce qu’on va photographier.
Petit à petit, la lumière va progressivement conquérir cette vallée. Ce n’est pas un matin comme on peut en voir en Europe: rouge ou jaune, acide et chaud. Ici, il s’agit d’un matin doux, au rose perlé, qui de par sa douceur caresse chaque être et chaque temple. Petit à petit, on distingue ces toits de terre cuite, entre l’ocre et le bordeaux, entre l’orange et le rose. Ils émergent des cultures comme des brins de riz; ils émergent de la terre comme des rochers sculptés.
C’est un sentiment d’apaisement et de bonheur qui m’envahit. Une franche douceur qui embaume l’air, un sourire sur chaque visage. Jamais je n’avais commencé une journée par une telle magie.
S’abandonner aux temples et s’y perdre
S’il y a une chose que j’aime à l’étranger, c’est me perdre. C’est là que vous avez le plus de chance de faire des rencontres, voir l’inhabituel et demander de l’aide aux locaux qui se feront très souvent un plaisir de vous aider.
Xavier, Amandine et moi décidons de visiter Bagan non pas en tuk-tuk comme tout le monde, mais à pied. A neuf heures du matin, la chaleur est déjà lourde et pèse sur nos épaules. Il n’y a pas un nuage dans le ciel qui nous offre le plus pur des cyans.
Notre balade au hasard dans cette ville aux mille temples nous mène de surprises en surprises. Cette femme qui fend des noix de coco avec sa machette et qui nous la propose pour 5 centimes d’euros. Ces trois femmes aux joues blanchies qui préparent le tanaka – pâte locale issue d’un bois dont elles s’enduisent le visage pour se protéger du soleil – et qui partagent avec moi leur savoir faire et m’enduisent les joues de cette pâte protectrice en riant. Ce paysan qui pieds nus avec son soc tiré par ses deux bœufs las laboure son champ autour de son temple. Ces trois femmes qui portent leur récolte de petits pois sur la tête dans de larges paniers de paille de riz pour les revendre au marché. Ce vieil homme sur son vélo rouillé sans pneu qui pédale pieds nus. Cette jeune fille qui a appris le français auprès des touristes qui visitent son temple et qui nous dit avec un parfait accent « Attention au caca des chauves-souris, ça pue! ».
Et cette petite fille timide au sac de cuir bleu autour du cou. Alors que nous approchons d’un temple perdu au milieu d’une croisée de chemins peu fréquentés, une vieille femme aux rides ensoleillées allongée sur une natte à l’ombre d’un arbre se met à faire des grands gestes à sa petite fille. Celle-ci enfile précipitamment autour de son cou un petit sac de cuir bleu et saute sur le chemin à pieds nus. Elle court vers le temple et se dirige vers une grille au métal rouillé. Les ballons de ses manches volent au vent tellement elle se dépêche. Elle ouvre son sac et y cherche une grande clé, un peu moins rouillée que la porte qu’elle s’apprête à nous ouvrir. Elle fait délicatement sauter la serrure et en quelques secondes, nous entraine au sommet du temple. Nous la suivons. La pente est raide mais nous profitons de la fraicheur du couloir pour apaiser notre peau réchauffée par le soleil. Au sommet, la vue est magnifique. A perte de vue, des lopins de terre où poussent des plantations vert émeraude. Et, comme saupoudrés par une main supérieure, de petits temples de terre cuite qui peuplent la vallée. La petite fille est fière de pouvoir nous laisser voir les confins de sa ville et refuse même le maigre pourboire que nous lui tendons. Son timide sourire, ses yeux pétillants de fierté – c’est sur une photo que je les scelle à jamais.
Le guide nous apprendra que chaque habitant à proximité d’un temple a la responsabilité de garder les clés des grilles qui mènent au sommet et de prendre soin du temple par quelques coups de balais de temps en temps. La petite fille et sa grand-mère nous ont donc ouvert les portes du temple dont elles avaient la garde.
L’embrasement de Bagan
Il est des rituels qui témoignent de la magie d’un lieu. Après le réveil de rose perlé au matin, place au feu exaltant au soir. Perché sur la pyramide orientée plein est et qui fait face à la grande pyramide, les pieds pendent dans le vide à vingt cinq mètres de hauteur. L’appareil photo est programmé. Let the magic begin! C’est une aquarelle de rouge et de jaune qui soudain envahit le ciel, comme des coups de pinceaux surs et généreux, qui se diluent dans l’immensité de l’horizon. En bas, au loin, un ban d’oiseaux passe devant le soleil qui s’assombrit. En contrebas, des paysans tentent de canaliser leurs vaches bossues qui font l’école buissonnière en broutant les champs plutôt que de rentrer à l’étable. C’est un ciel qui devient chaleureux, mais un vent qui se fait frais qui envahit la plaine aux mille temples. La baguette magique de la nuit vient de sonner l’obscurité. Dans peu de temps, ce seront des milliers de petits points scintillants qui envahiront ce ciel, tellement plus nombreuses, tellement plus brillantes que toutes celles que vous avez pu voir en Europe.
Conseils pour Bagan, Myanmar (Birmanie)
Vous êtes tentés de vous faire la malle à Bagan? Excellent choix, reste maintenant à faire le plein de conseils avisés avant le départ.
A mettre dans votre malle
Ayez toujours sur vous une grande bouteille d’eau et de l’écran total. La ville offre peu de coin d’ombre, mis à part dans les temples. Mais prenez garde, certains sont fermés. Le soleil est particulièrement fort dans cette ville, donc pensez à régulièrement vous protéger du soleil. A midi, il fait souvent plus de 35 degrés à l’ombre avec un fort taux d’humidité – soyez préparé. Note importante également sur l’argent: lors de mon voyage en 2012, le Myanmar/Birmanie ne disposait pas d’un système bancaire et il était donc impossible de retirer de l’argent une fois sur place. Il fallait venir avec l’intégralité de son argent pour tout le séjour. Mieux valait prévoir large en dollars car une fois les liasses épuisées, vous étiez bon pour mendier. Renseignez-vous auprès du Ministère des Affaires Etrangères avant votre départ. Prenez soin de vos billets: les billets froissés ou abimés sont refusés ou décotés au taux de change sur place.
Lever du soleil
Peu de touristes ont le courage de se lever aussi tôt. Profitez-en pour voir ce que personne ne voit! Demandez à votre hôtel comment vous rendre au temple du lever du soleil. Vous pouvez y aller à pied – auquel cas munissez-vous d’une lampe torche, à vélo – éclairé, ou bien en tuk-tuk.
Coucher du soleil
Il s’agit malheureusement d’un rituel qui devient de plus en plus touristique. Les bus entiers déversent leur flots de touristes qui prennent en rafale ce paysage. Arrivez tôt pour être installé le plus au bord de la pyramide, afin de vous garantir le meilleur panorama.
Hôtel
Vous ne savez pas quel type d’hôtel choisir pour Bagan? Pour mon séjour en Birmanie, j’ai fait le choix des hôtels 5 étoiles, le 4 étoiles coutant à peine moins cher que le 5. Pour le pays, cela correspond à un 3-4 étoiles en France. Cela vous permet d’avoir une chambre avec une excellente literie, du WiFi gratuit, et une superbe piscine propre et accueillante après cinq à six heures de marches par 35 degrés. J’ai séjourné à l’hôtel Tharabar Gate qui était un véritable havre de sérénité. Chambre spacieuse au bois asiatique du sol au plafond, lit majestueux au confort divin, cour arborée sensation lodge, grande piscine ensoleillée aux mosaïques bleues comme on en rêve. Se sentir un prince pendant 2 jours, voilà un nouveau soupçon de magie sur cette ville. Je vous le recommande!
Avion pour la Birmanie
Le pays s’ouvre progressivement et même rapidement au tourisme. En règle générale, vous devrez passer par la Chine, la Russie ou Singapour avant de pouvoir atterrir au Myanmar.
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Pour pouvoir vous déplacer rapidement sur le territoire du Myanmar, vous pouvez ensuite utiliser le bus, le train ou l’avion. J’ai testé le bus et le vol domestique – expérience mémorable que je vous invite à essayer à votre tour!
C’est à vous!
Vous y êtes allé? Vous avez assisté aux levers et couchers de soleil magiques? Partagez vos bons plans et trouvailles!